Décroissance, ou respect de nos écosystèmes

La décroissance est née il y a plus d’un demi-siècle. Et le mouvement ne fléchit pas. Rappelons-nous le concept issu des observations et des réflexions de chercheurs américains, dont Dennis Meadows dans un rapport 1 qui porte son nom. Intitulé «The Limits to Growth» qu’il faut traduire par «Les limites à la croissance », le document se révèle, déjà en mars 1972, un véritable projecteur des idées de la décroissance. Nous sommes à la veille de la tenue de la première Conférence des Nations Unies sur l’environnement à Stockholm du 5 au 16 juin 1972. C’est la première étude qui alerte sur les dangers provoqués par la société de consommation, ou mieux la société de surconsommation.

51 ans plus tard, Graines d’avenir est entré dans la marche. Son cri du cœur est le même. Sauf qu’il s’adresse d’abord et avant tout à la population gruérienne, histoire de balayer d’abord devant sa propre porte. En tant que mouvement incubateur, il offre une plateforme de visibilité aux projets qui s’inscrivent en faux contre l’aggravation des dérèglements planétaires dont la pollution, la pénurie des matières premières, la destruction des écosystèmes, etc, maux causés par l’ «idéologie croissantiste ».

Moyens plus simples plus sains

Ses principaux projets se sont déjà fait connaître en Gruyère. Il s’agit notamment du Repair Café, du Jardin communautaire du Pissenlit, du Marché Gratuit, des ateliers de la Fresque du climat, de la Bibliothèque mobile de transition, de la grainothèque, etc. Tel est le reflet du mouvement qui veut encourager la population à ne pas vivre au-dessus de ses moyens. Pour ne pas aller droit dans le mur de l’anéantissement.

Soyons beaucoup plus sobres. Soyons heureux. Tels pourraient être nos slogans. Comme l’écrivait Pierre Rabhi 2 «… la plus haute performance que devra réaliser l’humanité sera de répondre à ses besoins vitaux avec les moyens les plus simples et les plus sains. Cultiver son jardin ou s’adonner à n’importe quelle activité créative d’autonomie sera considéré comme un acte politique, un acte de légitime résistance à la dépendance et à l’asservissement de la personne humaine »

Pour Graines d’avenir, nous sommes invités à une remise en question pour un changement radical au niveau démocratique et sociétal. S’interroger sur les choix, les actions, les paroles, les gaspillages des ressources, etc, nous aidera à bâtir une autre société. Celle de la postcroissance, qualitative et non quantitative, essentiellement au niveau de l’agriculture et de la santé. La décroissance sera ainsi synonyme d’une économie dont la mission fondamentale sera de satisfaire nos besoins tout en respectant nos écosystèmes socio-environnementaux.

Déo Negamiyimana

Références

[1] Dennis L. Meadows (et alii), The limits to Growth, 1972 [texte gratuit en anglais]
[2] Pierre Rabhi, Vers la sobriété heureuse, Arles, Actes Sud, 2010 [dispo dans la bibliothèque mobile]

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