Agroforesterie et forêt-jardin

Petit retour sur un après-midi très enrichissant lors de la visite agroforesterie d’Ernst Zürcher, ingénieur forestier, auteur de plusieurs livres, le samedi 23 septembre sur le terrain de Pan Terra, association expérimentant un jardin-forêt à Grolley, visant la transmission de savoirs pour promouvoir l’émergence de forêts-jardins.

Nous avons eu la chance d’entendre des explications sur de nombreux sujets liés entre eux. Par exemple, les civilisations anciennes – les Helvètes, celtes – et leurs modes de vie … mais aussi les interactions végétaux-animaux desquelles on comprend l’importance des pâturages boisés pour la santé du bétail … ou l’arbre totem du peuple de l’if … pour aboutir au projet actuel des Sentiers des savoirs. Ce projet est présenté ci-dessous.

Retour aux sources : sur Les Sentiers des savoirs

Un réseau de lieux et de personnes impliqués dans la transition écologique est en train d’être élaboré, dans lequel chacun est cordialement invité à entrer. Il s’intitule « Les Sentiers des Savoirs – Cheminer, apprendre et enseigner pour un monde en émergence » et regroupe de nombreux lieux où le monde de demain est déjà en train de prendre forme.

En effet, davantage encore à l’issue de la crise sanitaire que nous venons de traverser, nous sommes placés face à l’urgence de réaliser une transition écologique vraiment efficace. Celle-ci concerne avant tout la couverture de nos besoins fondamentaux, qui ont été mis en évidence avec une grande acuité.

Cette démarche novatrice se base d’une part sur le constat que beaucoup de lieux, d’initiatives et de structures existent déjà, animés par la recherche d’un nouveau rapport entre l’Homme et la Nature. De très nombreuses solutions sont déjà là, plus ou moins proches de nous, mais souvent isolées et trop peu connues, manquant de visibilité. D’autres, innovantes, aspirent à voir le jour, mais manquent de bras pour se réaliser. Souvent, celles-ci sont liées à des plantations d’arbres.

Cette démarche se base sur un second constat : de nombreuses personnes, jeunes et parfois déjà plus avancées dans leur parcours personnel, rêvent de s’investir dans un projet de vie qui fait sens, de se réorienter radicalement ou simplement de faire une expérience nouvelle et enrichissante. Il s’agit alors de trouver les personnes et les lieux détenteurs de savoir-faire qui ont fait leurs preuves, des lieux de transmission.

Le troisième constat est simple, mais fondamental : l’Homme est fait pour marcher, beaucoup moins pour être assis. Une expérience totale du monde et une vraie connaissance de soi sont indissociables de cette forme de mouvement, qui ne coûte rien – qui n’a aucun prix.

Dans ce sens, cette démarche veut offrir à chacun une structure permettant d’apporter une contribution active et tangible à la transition écologique en cours. La structure en question trouve sa première forme d’expression comme un réseau des lieux, personnes, associations ou mouvements actifs sur le terrain, ou sympathisants que l’on rejoint exclusivement à pied. L’accueil par les détenteurs et transmetteurs de savoirs a lieu de façon non lucrative, et est en partie pris en charge par des fondations et des particuliers souhaitant soutenir cette mise en lien.

C’est un réseau connecté aux réseaux analogues des pays voisins. Chaque site ou hôte membre de ce réseau identifie, marque et cartographie les itinéraires les plus beaux, instructifs ou pittoresques le reliant aux sites ou hôtes voisins appartenant également à la démarche. Les sentiers pittoresques, les arbres remarquables et les forêts exemplaires constitueront les points forts et lieux de ressourcement de ces itinéraires.

Il s’agit en quelque sorte d’une remise à jour de l’ancienne pratique du compagnonnage, connue autrefois dans de grandes parties de l’Europe, mais augmentée de tous les détenteurs de savoir-faire essentiels, en particulier en lien intime avec la nature. D’autre part, ce projet veut faire revivre la tradition des troubadours, des porteurs d’art et de beauté allant enrichir lieu après lieu. Et finalement pourrait-on dire que cette démarche constitue une forme de pèlerinage vers la Terre Mère.

Pour en savoir plus sur :

Ernst Zürcher
Ing. forestier ETHZ, Dr. sc. nat.,
Prof. ém. en Sciences du Bois, HES bernoise à Bienne (Suisse)